Résidence dans le sémaphore du Créac’h / août 2012
sur invitation de Marcel Dinahet pour l’Association Finis Terrae
L’expérience était unique : résider seule durant un mois dans le sémaphore du Créac’h, à la pointe Ouest de l’île, dans la partie la plus sauvage, au plus près des vagues et à cinq mètres de la corne de brume. Dans ce bâtiment froid destiné aux militaires, j’ai investi la salle de surveillance : presque 360° de vitres sur la mer.
Submergée par l’immensité bleue, la redécouverte de l’île s’est faite à pied par les sentiers côtiers (ou sentiers des douaniers). Ces excursions structuraient mes matinées tandis que le reste de la journée était consacré au dessin. C’est naturellement que j’ai commencé à tracer de mémoire et directement à l’encre de chine les plantes rencontrées chaque jour. Dans ma tour de contrôle face à la mer, à l’abri du vent, une carte topographique de la petite flore Ouessantine s’est révélée. Son trait fait écho aux peintures Japonaises (emaki, gakan…), une autre île qui m’a très fortement marquée.
J’ai parfois voulu respirer hors de ce déroulé de papier en m’amusant des noms donnés aux lieux dits, ou en organisant des ardoises trouvées au détour d’un chemin. Au final, Enez-Eusa (ancien nom d’Ouessant) est une sorte de journal de bord, le compte rendu graphique d’une expérience monastique.
Réalisation du dessin Enez-eusa (30cm X 600cm) et de la série de dessins Lieux-dits